Les jeux olympiques et paralympiques, ce sont des médailles, des sportifs magnifiques, mais aussi des entreprises qui ont permis que ces jeux soient la fête du vélo à plus d’un titre. Si le vélo a été une des stars des jeux, c’est aussi parce qu’il y a eu des acteurs de la filière économique pour y croire, y investir, et faire réussir le vélo pour toutes et tous ! Voici quelques exemples inspirant suite à l’enquête de la filière vélo.
Les Jeux olympiques ont fait la fête au vélo et aux cyclistes français
Dans les compétitions, des images inoubliables resteront dans toutes nos mémoires ! Respectivement 9 et 28 médailles olympiques pour le cyclisme et le para-cyclisme français. Le bilan est au-delà des espérances du staff tricolore.
Et du côté des fabricants de vélos français, la moisson est belle.
Cyfac, l’entreprise tourangelle de fabrication de vélos et tandems sur mesure, a produit les tandems carbone pour plus de 10 fédérations paralympiques internationales pour les épreuves de cyclisme (piste, course en Ligne et contre la montre) et para-triathlon. Ses tandems ont fait cinq podiums.
De son côté l’entreprise dijonnaise Lapierre a équipé 9 sportifs et ses vélos ont fait 5 podiums, dont deux médailles d’or olympiques et une paralympique.
Olympistes
Faire du vélo à Paris pendant les JOP est un excellent souvenir pour tous ceux qui ont eu la chance de la faire. Ces premiers jeux olympiques cyclables ont rempli leur promesse : le vélo a été le meilleur moyen de rejoindre les sites olympiques, grâce à une vraie stratégie cyclable et des équipements. Pour ces jeux, l’État a investi 24 millions d’euros pour rendre cette expérience possible, avec 415 km de pistes cyclables reliant les sites olympiques.
Pour réaliser ces aménagements, l’entreprise Colas a réalisé la construction des pistes cyclables, mais aussi fournit des revêtements pour la piste de BMX. Cela représente plusieurs millions d’euros, environ 50 personnes.
Afin de permettre aux spectateurs d’accéder aux différents sites de la région parisienne à vélo, la DRIEAT a mandaté le CEREMA et le bureau d’études Inddigo pour travailler sur le jalonnement des itinéraires. Ce sont cinq consultants spécialisés vélo et un cartographe géomaticien qui ont été mobilisés pour réaliser le jalonnement de plus de 120 kilomètres d’itinéraires avec un planning contraint. Au total, 40 jours d’études et 7 jours de terrain ont été nécessaires pour traiter les 150 intersections des itinéraires et les emplacements dédiés à la signalétique.
Le stationnement sécurisé a été une des clés du succès : la startup lyonnaise Wheelskeep a sécurisé 24 parkings au total soit 8 700 places en simultané, 63587 vélos / trottinettes / skates gardés avec 100% de sécurité : aucun vol ni incident n’a été déploré. Les racks de stationnement vélos temporaires déployés étaient conçus et fabriqués par Altinnova qui a fourni plus de 15 000 places éphémères, et a aussi équipé plusieurs parkings vélos en gares pour les jeux olympiques. La promesse de sécurité à l’arrivée génère réellement du trafic vélo car deux tiers des utilisateurs disent qu’ils ne seraient pas venus à vélo sans stationnement sécurisé sur place. Pour cela, Wheelskeep a employé 216 personnes, dont 21 personnes en réinsertion professionnelle. 13 autres parkings étaient gérés par Playground.
Géovélo a été le navigateur olympique à Vélo pour IDFM en mettant à jour chaque jour son application gratuite avec tous les changements d’infrastructures et de règles de circulation : zones interdites aux cyclistes, voies réservées aux véhicules JO, nouvelles pistes cyclables, stationnements sécurisés, permettant ainsi aux cyclistes chevronnés ou non de se déplacer en toute sécurité et efficacité (interactions quotidiennes avec IDFM, Ville de Paris, DRIEAT, Préfecture de Police). Géovélo emploie aujourd’hui 38 personnes et a progressé de plus de 80% en 2024.
Vélos pour tous
Smovengo, qui opère le service Vélib’, a déployé à l’occasion des jeux olympiques et paralympiques jusqu’à 14 stations géantes au plus proche des sites olympiques de Paris et sa métropole d’une capacité totale de 3600 Velib’. Les 14 stations géantes, ouvertes en fonction des sites 2h avant les épreuves et fermées 2 h après les compétitions olympiques, représentant 3 600 places au total, ont permis à des milliers de spectateurs et spectatrices chaque jour de se rendre aux lieux de compétions à Vélib’. Le dispositif a été intégralement financé par la Métropole du Grand Paris pour les stations situées en dehors de Paris, et co-financé par la MGP et Paris pour les stations parisiennes.
En parallèle, le service Velib’ Métropole a enregistré plus de 6000 souscriptions à des forfaits de courte durée par jour pendant tous les JO, soit plus de 300 % d’augmentation par rapport à même période l’an dernier. Avec près de 2,5 millions de trajets sur la période, dont plus de 155 000 vers ou depuis des épreuves, le service réalise son record historique d’utilisation et prend pleinement sa part dans le succès des premiers Jeux cyclables de l’Histoire. Smovengo a recruté 150 personnes supplémentaires sur la période des jeux afin de pouvoir opérer le service Vélib’ et les stations géantes.
C’est l’entreprise Joker Bike qui a équipé Smovengo de remorques vélos pour leur permettre de transporter à vélo tout le matériel nécessaire aux opérations à ces 14 stations vélib géantes pendant les JOP. 15 remorques ont ainsi circulé pendant toute la durée de jeux olympiques, permettant de réduire le temps de déplacement des équipes avec leur matériel de manière considérable.
Les professionnels aussi à vélo
Que ce soit au sein du village olympique ou dans les grands sites de compétition, le vélo était la solution la plus sûre et agréable pour un déplacement efficace et sécurisé.
Ultima a mis à disposition une flotte de 40 vélos électriques pour les journalistes et consultants TV.
Morio a assuré les 650 vélos de la flotte mis à disposition des athlètes et des bénévoles au sein des sites olympiques par Bridgestone. L’entreprise a proposé un service spécifique aidant à remonter les problèmes que pouvaient rencontrer les utilisateurs, a conseillé les meilleures pratiques pour sécuriser les vélos et éviter les accidents et au cas échéant a géré tous les sinistres.
Etudes et Chantiers Ile-de-France a vendu 110 vélos issus du réemploi pour les professionnels travaillant sur la cérémonie d’ouverture des JOP. Ils ont également participé au projet Nouveau Cycle en partenariat avec la FFC visant à fournir des vélos reconditionnés pour les clubs FFC franciliens afin de proposer du SRAV dans les collèges.
Du côté du recyclage, l’artiste Shoodrik a réalisé une sculpture avec des pièces recyclées de vélos issue du chantier d’insertion de la prison de Saint Martin de Ré ICYCLE , commandé par la FFC pour le Village France et qui est aujourd’hui exposé au Vélodrome national.
Du côté de la cyclologistique, 2000 annuaires de la cyclologistique ont été distribués par colisactiv soit 60 entreprises référencées totalisant près de 1500 vélos cargos intervenant pour la logistique à Paris pendant ces jeux cyclables.
Du côté de la Mairie de Paris, la Direction de la Propreté et de l’Eau a basculé dans le vélo-cargo pour les JOP. 150 agents ont été formés en interne (code la route / rue et séance pratique). La DPE s’est dotée à date de 7 carioles faites sur mesure pour leurs usages propres par le constructeur et de 26 vélos cargos. Beaucoup d’adaptations « maison » ont été faites en régie pour que le vélo convienne au mieux aux attendus. La DPE en tire un bilan très positif avec en particulier beaucoup d’interactions positives avec les passants. Le DPE souhaite « transformer l’essai » !
Au delà de l’Île-de-France, à Marseille aussi les déchets de la Marina Olympique ont été gérés grâce à la cyclologistique : l’entreprise Synchronicity a transporté et traité 2 tonnes soit 25 m3 par jour.
De manière générale, plusieurs entreprises de services vélo attestent d’une forte croissance mais les jeux olympiques ont ajouté 30 à 40% d’activité sur les six mois précédents. Cette diversité d’activité montre bien la force de la filière économique du vélo. Des jeux heureux, à vélo.
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